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Quand le verbe se fait geste, mouvement, trajet qui effleure la chair, se loge en ses replis, il fait silence, devient trace, impression, scarification.

Les corps déployés, repliés, prolongés au-delà d’eux-mêmes dans un univers également marqué rappellent les vénus préhistoriques apparues à l’aube de l’humanité, cris des origines et anticipation d’un avenir. Ils deviennent eux-mêmes trait, érection, invagination, torsion d’espace et de temps où s’inscrit et se tisse le savoir oublié de la mémoire dont nous sommes traversés.

Ce travail nous invite au voyage dans les méandres de cette mémoire.Y est convoqué un rapport ancestral au corps dont la nudité se voyait parée et non cachée. Ici point de plumes ou de colifichets mais une écriture proche de la peinture ou de l’écriture automatique.Elle n’appelle pas le déchiffrement, mais plutôt sa mise en suspens, à peine apparue, elle est en passe de s’effacer. Elle évoque un rite dont on aurait perdu le sens originaire, elle oriente le regard vers le mystère. Mystère de la féminité présente en tout homme. Cette dimension échappe au cartésien et se manifeste dans la création. Elle opère la translation d’un écrire sur ou à propos de…vers la mise en acte « pour la beauté du geste ».

Texte: Françoise Calonne

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